Faune et flore des terrils
DéfilerIl n’y a pas que du charbon !
Les terrils, collines artificielles constituées des résidus miniers, forment un écosystème unique, surtout dans les régions minières telles que le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Bien que ces terrils aient été créés par l’activité humaine, ils abritent aujourd’hui une biodiversité spécifique et sont devenus des refuges pour certaines espèces animales et végétales.
Petit tour de terrils incontournables…
À Raismes, les terrils Sabatier en pleine forêt
Comme il semble loin le temps où les terrils 174 et 175, noires pyramides, dominaient l’ancienne fosse Sabatier ! Les voici aujourd’hui tout de vert vêtus, au cœur d’un imposant massif forestier géré par l’ONF.
La Maison de la forêt à droite et quelques tables de pique-nique à gauche, on s’engage dans une belle voie pavée, bordée d’arbres. C’est la drève de la Princesse, une ancienne allée carrossable ainsi nommée en hommage à la famille princière d’Arenberg, naguère propriétaire des bois.
Un peu plus loin à droite, un chemin part vers le terril. Le sous-bois se fait plus touffu, tandis que la pente devient plus abrupte.
La blancheur des troncs de bouleaux tranche avec le noir du sentier.
Ça grimpe, ça grimpe pour atteindre le sommet du terril 175, un cône de 103 mètres, le plus élevé du Valenciennois.
Arrivé tout en-haut, on domine la forêt de hêtres, de chênes et de charmes, qui déroule son manteau vert-bleu le long de la ligne de crête. On repère d’autres terrils et quelques éoliennes.
On devine les cités Sabatier et du Pinson. On scrute l’horizon à 360° pour trouver le mont Saint-Aubert, l’abbatiale Saint-Amand ou le chevalet de la fosse d’Arenberg indiqués sur la table d’orientation, qui surplombe le terril. Dans ce plat pays, dès qu’on prend de la hauteur, on voit loin !
Dans la descente, le chevalement Sabatier émerge subitement en lisière de forêt, dernier témoin des installations du carreau de fosse. Le grand totem bleu indique la route vers le terril 174, moins impressionnant que son voisin mais aussi boisé.
Envie de le gravir ? Comptez 2 kilomètres de plus, sur un Circuit des 2 terrils de 6 km en tout.
Boire et manger : En face du site minier de Wallers-Arenberg, le Carô, un resto dans une ancienne maison de porion. Déco noire et brique, à la fois chaleureuse et contemporaine, et cuisine créative réalisée avec des produits locaux.
Les terrils du Marais de Fouquières, un sentier des Fumerolles !
Entre Fouquières-les-Lens et Harnes, à l’emplacement d’un ancien marais, les terrils 93, 100 et 230 ne forment pas qu’une simple montagne.
C’est un vrai petit volcan, sans éruption (ouf) mais avec une combustion lente qui génère d’étonnants halos de fumée.
On s’engage sur le premier, balisé en vert. Un escalier après une chicane et voilà le chemin qui s’ouvre, au milieu d’une végétation remarquable. Beaucoup de bouleaux, première espèce à s’être implantée sur les terrils, mais aussi de hautes fougères et toute une flore unique. Un panneau invite à quitter un instant le sentier, pour admirer le point de vue du Canyon, spectaculaire vallée entre les terrils 83 et 230.
Un canyon ici ? Eh oui. Il s’est formé au fil des ans et des dépôts de remblai de l’ancien marais.
Du schiste noir et rouge, des cendres mais aussi des composants toujours en combustion, d’où les fumerolles qui s’échappent par de profondes crevasses. Une barrière en bois et quelques panneaux attirent l’attention. La voici cette zone de combustion, avec ses puits de chaleur, qui crachotent leur fumée plus ou moins dense. Entre broussailles et arbustes, le spectacle est fascinant. Mais attention danger car les températures peuvent monter à 1000° !
Chaleur et sol sableux par endroits, il n’en faut pas plus pour expliquer une biodiversité exceptionnelle. Croiserez-vous la digitale pourpre, longtemps considérée comme une plante magique, ou l’arbre à papillons ? Verrez-vous le lérot, le pouillot fitis ou le demi-deuil, un joli papillon noir et blanc ?
Impossible en tout cas de manquer la Chaîne des terrils qui se dessine dans le lointain. Une table d’orientation identifie chacun… comme à la montagne !
Avec le temps, les terrils deviennent de véritables microcosmes, permettant l’apparition d’une biodiversité unique. La gestion écologique de ces sites, qui étaient autrefois des symboles de la dégradation environnementale, montre l’adaptabilité de la nature et l’importance de la préservation de ces écosystèmes particuliers.