Un pianiste au grand cœur
DéfilerMARLES-LES-MINES
Ses mains courent sur le piano avec une précision et une délicatesse impressionnantes. Henryk Witkowski est pianiste professionnel, « toujours en exercice, pour l’éternité ! », ajoute cet homme bienveillant qui demeure à Marles-les-Mines.
Son grand-père était polonais. Son père est né en Allemagne et est arrivé en France à l’âge de 12 ans.
« À la fin de la Première Guerre mondiale, personne en France ne voulait travailler dans les mines. La Pologne, qui venait de retrouver son indépendance, devait nourrir son peuple et la France avait besoin de main d’œuvre. Un contrat a été signé entre les deux pays. 500 000 Polonais sont venus en France entre 1920 et 1930. »
Henryk, fils de mineur, se souvient de cette époque
« Mon père a dû descendre dans la mine à l’âge de 12 ans. »
C’était ainsi.
Les parents s’opposant à cette obligation étaient reconduits à la frontière.
« Il a travaillé au fond de la mine pendant trente-sept ans alors qu’il avait de réelles prédispositions pour la musique »
poursuit Henryk.
Son père jouait du violon, du saxo, de la clarinette. « Il avait une voix merveilleuse. Nous vivions dans une maison dotée de deux pièces et il jouait en permanence. » Henryk, bercé par la musique, a hérité des dons de son père.
Il reprend :
« À cette époque, les chevaux du Boulonnais tiraient les chariots. Un cheval descendu dans la mine ne remontait jamais. Il finissait par devenir aveugle. »
Les corons, le passé minier, l’immigration polonaise, l’église Saint-Stanislas, la légende du chevalier de Maison-Rouge, le chevalement de Marles-les-Mines sont autant de sujets passionnants que connaît si bien Henryk.
Pour les mélomanes : si vous croisez un piano au cours de votre visite, demandez à votre Greeter de vous jouer une valse de Chopin. Un bonheur !